Pierre COSTANTINI
Entretient avec Pierre Costantini, fringuant octogénaire qui fut, un temps, l’homme de l’ombre de grands noms du rallye automobile.
Souvent on retient seulement le nom du pilote mais le rallye est le seul sport qui se pratique à deux. Et Pierre à cette époque, faisait parti de duos de légende du rallye français : Jean-Pierre Nicolas, Jean Valabrègue et même Jean-Pierre Hanrioud !
Il aura épinglé à son palmarès des rallyes mythiques comme le Tour de Corse, surnomé le « Rallye des 10 000 virages » ou le Critérium International Alpin «Fleurs et Parfums».
Pierre Costantini, est né à Ghisoni, petit village de Haute Corse. Issu d’une (grande) famille de musiciens, il quitte sa Corse natale à 18 ans pour rejoindre son frère Charles (Charly Kostan), déjà célèbre musicien installé à Paris pour suivre des études. Seulement voilà. Paris, le monde de la nuit... ont eu raison des études, et Pierre a préféré suivre une toute autre voie au son du jazz !
Cependant, si l’homme a toujours été un grand mélomane, je me suis interessée à ses quelques années passées dans le monde du rallye automobile.
Pierre a accepté avec grand plaisir de remonter le temps, pour me raconter son aventure à une époque où le rallye n’avait rien à voir avec ce qu’il est devenu maintenant... avec de belles anecdotes à la clef et surtout la chance d’avoir fait de belles rencontres aux bons moments.
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Votre 1er souvenir de Rallye ?
1965, mon 1er rallye avec Jean-Pierre Nicolas.
À quel moment « l’aventure » a été sérieuse pour vous ?
1966, Tour de Corse (Ligier) nous sommes restés en tête de course pendant 500 km.
Qui sont les pilotes d’hier et d’aujourd’hui que vous admirez ? Jean Vinatier (dit Jeannot l’Alpin), Vic Elford (Porsche) et Sébastien Ogier.
LA rencontre qui vous a marqué ? Quand le Directeur Général Porsche de l’époque m’a demandé d’être le copilote de Jean-Pierre Hanrioud (Tour de Corse, 1967).
Pourquoi avoir mis un terme à cette aventure ?
La naissance de mes enfants, la mort d’un copain, dans un terrible accident qui a eu lieu juste sous mes yeux (Var) !
Vous vous sentez plus proche de Pierre Costantini le mélomane ou Pierre Costantini le copilote ?
Le mélomane.
Des années plus tard, des regrets ?
Ne pas avoir fait d’études supérieures.
À l’époque, pilotes et copilotes étaient non professionnels. L’argent n’était donc pas la motivation principale.
Quel était le rêve du jeune Pierre arrivé à Paris ?
Je n’avais aucun rêve. Je devais juste rejoindre mon frère à Paris.
Pensez-vous que nous avons perdu de nos valeurs ?
Définitivement OUI !
Quels invités pour un dîner idéal chez vous ?
Mon défunt frère Charly, qui était mon mentor, Louis Armstrong, Rachmaninov, Monica Bellucci, Marcel Pagnol et Simone Veil.
Votre luxe aujourd’hui ?
Ma liberté ! De pouvoir assister à un concert partout en Europe !
Votre madeleine de Proust ?
Une bonne table et un bon cigare.
Merci à Mady et Pierre Costantini pour leur accueil si chaleureux.
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