Jacques Rouchouse, entre les lignes.

 

Photographe @Philippe Magoni
 

Rencontre avec un gone*
qui a trouvé sa voie
à Paname** et qui a choisi
le Luberon pour maison.

Né en 1946 à Lyon, Jacques Rouchouse est issu d’une famille (très) modeste. Peu doué pour les études, il passe son enfance avec sa mère et ses frères dans sa ville natale. La voie n’était pas toute tracée … Bien sûr sa biographie est disponible sur Wikipédia alors je ne vais pas vous  faire un « copié-collé » de tout ce qui a été écrit sur lui.

Je vais simplement vous éclairer un peu sur mon voisin ( et compatriote ) lyonnais, sur sa carrière qui lui a tout donné à une époque où les opportunités et les rencontres valaient tous les diplômes  !  

À la fin des années 60 la télévision est alors un objet de luxe. C’est en suivant les émissions musicales diffusées à la radio qu’il découvre la Grande Musique. Très tôt sa préférence se distingue pour l’art lyrique qu’il découvrira avec une opérette programmée à la Maison du Peuple de Pierre-Bénite (au sud de Lyon), La Fille du tambour-major de Jacques Offenbach. Un an plus tard il assiste à une représentation de l’opéra-comique Carmen (Bizet)... ce sera la révélation !

 Après la disparition de sa maman, au début des années 1970, Jacques est inconsolable. Sans enthousiasme il acceptera l’invitation d’un de ses amis à le rejoindre sur Paris pour « se changer les idées ». À l’occasion d’un dîner il fera la rencontre de Roger Pillaudin***, écrivain, réalisateur et producteur radio ( RTF-ORTF / Radio-France ) qui lui offre un poste d’assistant de production. 

Sans le savoir Jacques  
saisi sa chance en
faisant le bon choix.

Acharné de travail avec une détermination à toute épreuve, le cancre Jacques Rouchouse, qui avait été exclu de son collège, devient par passion, un érudit autodidacte. Il collaborera avec Roger Pillaudin sur France-Culture jusqu’au début des années 80.

Un jour il évoquera un projet d’émissions lyriques au directeur de  France-Culture, Yves Jaigu. C’est à ce moment là que sa carrière de producteur débute, notamment avec la série radiophonique L’opérette c’est la fête qui sera diffusée pendant plusieurs années. 

Entretien avec Roland Dumas (Ministre de 1984 à 1993)
et Jacques Rouchouse (l’Opérette par Jacques Rouchouse)
 

Au fil des collaborations et des rencontres, Jacques sculpte son image et sa culture, pour la radio et pour la télévision. Et au travers de son travail, il révèlera toute l’ampleur insoupçonnée de ce genre musical dont il est jusqu’à ce jour, le plus ardent des promoteurs en France.

Pour comprendre Jacques,
il faut lire entre les lignes
des partitions de chaque
«note» qu’il prononce !

« Ahhh ! Il a connu du beau monde ». Non, il n’a pas « connu », il a vécu en immersion au cœur de sa passion pour la Grande Musique, le spectacle et la culture ! Une carrière détachée de toutes contraintes, menant une vie que l’on pourrait qualifier de mondaine avec les célébrités de France Culture qui se succèdent et qu’il côtoie, dans et au-dehors des studios. 

1996 . Interview au Fouquet’s de Frédéric Dard (San Antonio) coréalisateur de «la plus contemporaine des comédies musicales et la plus moderne des opérettes», Monsieur Carnaval. (Créée en 1965 par Georges Guétary) - Photo Christophe Averty
 

Avec un humour décapant et dans un style très personnel, Jacques m’a entraîné dans les couloirs du temps et les coulisses de son parcours. Depuis son enfance lyonnaise jusqu’à Lauris, en passant par les coups durs de la vie sans lesquels il n’y a pas de succès et les victoires inespérées sans lesquelles il n’y a plus d’aventure !

De gauche à droite : Jeff Cohen (pianiste et compositeur), Mady Mesplé (cantatrice soprano 1931- 2020), Jacques Rouchouse. Photo Roger Picard
 

Loin d’être une success story traditionnelle la carrière de Jacques Rouchouse repose
sur son inconscience providentielle, sa force de travail, sa liberté de ton
et un esprit très visionnaire. On lui pardonnera sa vanité d’auteur
compensée par une conception très pointue de la Culture Française !

Jacques Martin et Jacques Rouchouse (Radio France)
 

Les éditions... Font référence par leur compréhension du contexte historique et des enjeux esthétiques de l’opérette. 

Hervé, le père de l’opérette. Préfacé par Jacques Martin.
1994 · Éditions Michel de Maule
L’Opérette, Presses Universitaires de France, 1999 · Collection «Que sais-je ?»,
(2013 · Édition augmentée et traduit - Japon)
Le Mystère des Garnier, ou l’aventure extraordinaire de trois provençaux, hautboïstes à l’Opéra de Paris, à la fin du XVIIIe siècle. Biographie du compositeur Joseph-François Garnier. 2003 · Éditions du Luberon, Lauris.


 * Gone : Enfant de Lyon
** Paname : Paris
*** Roger Pillaudin, 1927-1996.
     Créateur des  «Nocturnes de Lauris» 1966.
     A vécu et est enterré à Lauris (84).

■ Propos recueillis en Novembre 2020




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